Professionnels de santé face au coronavirus Covid-19
Chères consœurs, chers confrères, mesdames, messieurs,
Plusieurs d’entre vous nous ont sollicités en demandant des conseils sur la conduite à tenir en tant que professionnels de santé face au coronavirus Covid-19. Vous trouverez ci-dessous des ressources pour répondre aux questions ; ces éléments sont repris sur notre site internet qui sera actualisé en fonction des besoins exprimés.
Sur la conduite à tenir si un cas potentiel se déclare parmi les patients d’un professionnel de santé :
- Le Ministère des Solidarités et de la Santé a rassemblé les informations à ce sujet sur une page dédiée de son site internet ;
- Les professionnels de santé sont encouragés à s’inscrire à la liste de diffusion DGS-Urgent
- Enfin, l’article sur le site du Conseil national est régulièrement actualisé.
Sur les questions fréquemment posées :
Je reviens de voyage dans l’une des zones où circule activement le virus (Chine : Chine continentale, Hong Kong, Macao, Singapour, Corée du Sud, Italie : régions de Lombardie et de Vénétie, Iran), que dois-je faire ?
Au retour et dans les 14 jours suivant un séjour en Chine ou dans une zone où circule activement le virus :
- Surveillez votre température 2 fois par jour
- Surveillez l’apparition de symptômes d’infection respiratoire (toux, difficultés à respirer…)
- Portez un masque chirurgical lorsque vous êtes en face d’une autre personne et lorsque vous devez sortir
- Lavez-vous les mains régulièrement ou utilisez une solution hydro-alcoolique
- Évitez tout contact avec les personnes fragiles (femmes enceintes, malades chroniques, personnes âgées…)
- Évitez de fréquenter des lieux où se trouvent des personnes fragiles (hôpitaux, maternités, structures d’hébergement pour personnes âgées…)
- Évitez toute sortie non indispensable (grands rassemblements, restaurants, cinéma…)
- La poursuite d’une activité professionnelle libérale impose de ne pas faire courir un risque inconsidéré aux patients et d’appliquer le principe de précaution en interrompant son activité durant 14 jours.
- Les kinésithérapeutes salariés doivent informer leur employeur qui décidera de la conduite à tenir et pourra imposer une mesure de confinement au domicile.
En cas de fièvre ou sensation de fièvre, toux, difficultés à respirer, dans les 14 jours suivant votre retour :
- Contactez rapidement le SAMU Centre 15 en signalant votre voyage
- Évitez tout contact avec votre entourage, conservez votre masque
- Ne vous rendez pas directement chez le médecin, ni aux urgences de l’hôpital.
Je ne suis pas infecté par le Covid-19, mais je dois interrompre mon activité à la suite d’un confinement pour protéger les patients, comment vais-je être indemnisé ?
Si vous êtes kinésithérapeute salarié, les mesures d’indemnisation sont prévues par décret : prestations en espèces maladie délivrées par les régimes d’assurance-maladie pour les personnes faisant l’objet d’une mesure d’isolement du fait d’avoir été en contact avec une personne malade du coronavirus ou d’avoir séjourné dans une zone concernée par un foyer épidémique de ce même virus et dans des conditions d’exposition de nature à transmettre cette maladie.
Si vous êtes kinésithérapeute libéral, deux cas sont envisagés :
- Le premier est celui des professionnels qui auraient été mis en quatorzaine par les autorités sanitaires. A la suite de la déclaration du Ministre des Solidarités et de la Santé, des mesures sont attendues : «S’il devait y avoir un professionnel de santé qui soit mis en quatorzaine après une exposition avec un malade, la solidarité nationale jouerait et il n’y aurait pas de perte financière pour le professionnel concerné ».
- En revanche, pour les libéraux qui se seraient de leur propre chef imposé une quatorzaine pour protéger leurs patients alors qu’ils n’auraient reçu aucune directive en ce sens des autorités sanitaires : la question n’est malheureusement pas réglée à ce jour. En effet les contrats en général prévoient 14 jours de franchise et de plus, seules les situations consécutives à une maladie ou un accident sont prises en charge, ce qui exclut de fait la mesure de prévention. En tout état de cause la solution ne peut provenir que du ministère avec l’assurance maladie au titre du régime praticiens conventionnés.
Dois-je porter un masque ?
La question du stock de masques et de la mise à disposition de masques aux professionnels de santé est régulièrement posée aux autorités sanitaires. Or pour éviter tout risque de pénurie les autorités souhaitent contrôler la délivrance des masques pour ne cibler que les situations où le port d’un masque s’impose selon les recommandations. C’est pourquoi il est pratiquement impossible d’obtenir des masques selon les circuits habituels.
En effet, le port d’un masque n’est à ce jour recommandé qu’aux personnes ayant séjourné ou transité dans une zone à risque et entrant en contact avec un tiers. Le kinésithérapeute ayant séjourné ou transité devra se placer en quatorzaine et ne pourra de fait plus prendre en charge de patients. Il doit déclarer sa situation à son ARS qui devra lui indiquer comment disposer de masques pour le cas où il entrerait en contact avec un tiers.
Un kinésithérapeute qui n’a pas transité ou séjourné dans une zone à risque n’a pas d’obligation à porter un masque.
Le kinésithérapeute qui prend en charge un patient infecté devra contacter l’ARS pour obtenir un appareil de protection respiratoire (APR) de type FFP2, une solution hydro-alcoolique (SHA) pour désinfecter les mains avant et après le soin et dès le retrait des gants, des gants non stériles à usage unique, une lunette de protection en plus de l’APR FFP2 pendant un soin exposant, un thermomètre sans contact ou à usage unique pour la vérification de la température du patient.
Dans le cas de la dispensation de soins à un patient placé en quatorzaine ne présentant pas de signes d’infection, c’est le patient lui-même qui selon les recommandations doit porter un masque. Néanmoins si le professionnel souhaite porter également un masque il doit auparavant s’assurer que le patient pourra lui en mettre à disposition, à défaut interroger l’ARS qui contrôle les circuits de délivrance et en dernier recours il pourra refuser de prendre en charge le patient s’il estime que le risque d’une intervention sans masque est trop élevé sans que cela n’expose pour autant à un danger imminent son patient.
Recevez, chères consœurs, chers confrères, mesdames, messieurs, mes salutations confraternelles.
Pierre BLANCO
Le Président